
Beaucoup l'attendaient tel le messie, abordant chaque journée comme cette avancée pénible vers la déliverance, ultime accès à l'oeuvre protéiforme de Scott Heren. Auteur des classiques electronica/hip hop monolithes "One Word Extinguisher" ou encore "Uprock Narratives" sous le pseudonyme de Prefuse 73, le très dérangé Américano-Espagnol semble délaisser pour un temps, les rythmiques alambiquées, filtrées, digérées pour y laisser transparaitre l'acidité du temps et des passions, pour un folk flirtant dangeureusement avec la miévrerie.
Herren n'en est evidemment pas à son premier coup d'essai sous ce combo, né en 1998 comme tentative d'aborder de nouveaux horizons musicaux et de conception en compagnie de son ancienne colocataire espagnole Eva Puyuelo Muns, et plus précisemment un projet ressenti comme quête de ses racines latines que ce dernier ne semble n'avoir jamais vraiment omises. Comme aguéri de cette expérience de compositeur acquise depuis la décade passée, Herren rêve seul de ces chimères, au naturalisme latent, peintre de ces oeuvres décalée, ou " de la résurgence du mouvement pre-Raphaelite".
"Golden Pollen" est faite de ce monde précieux, parcouru ici et là de tergiversations, boucles empruntées, travail sur fond et forme. Et c'est d'ailleurs sur ce point que ce dernier opus semble poser une problématique certaine; si Radiohead avait refusé de sortir un seul single sur l'ouvre "Ok computer" par souci d'honnêté intellectuelle et de conformité à leur approche anit-consumériste, Golden Pollen posera ce cas Cornelien tant par sa richesse, et la continuité qu'il en ressort.
Il est cependant évident que de telles poussés poétiques ne raviront pas la majorité. De même la monotonie, si incomprise, surprendra voire dérangera les plus téméraires. Il est toujours bon de trouver à redire et l'absence d'Eva Puyuelo Muns pourrait constiuer un seul facteur de négation quant à l'acquisition du dit précieux objet.
ll en sera donc de tel. Loin du cliché du jeune ephebe hispanisant fredonnant cet air estival qui on se demande encore pourquoi, réussit encore en 2007 à plaire autant à la ville que sur les plages , le jeune père de famille convole vers d'autres cieux, ou cette beauté mystérieuse et parfois trop schématique des premiers opus electroniques se voient remplacer par la simplicité du travail, évitant les crises de facilité, ouvrant toujours vers l'inconnu, la disparition du doute. Il fait bon de te retrouver.
myspace.com/savathysavalas1
à suivre l'interview du groupe prochainement.
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