mardi 27 mai 2008

chronique Pase Rock " Bullshit as Usual"

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La question reste incertaine quant au sujet. Revenir en arrière, comme réflexion subjective pour y entrevoir les possibles résurgences. Pase Rock est de ces électrons libres qu'on devine brièvement, quelque part entre le combo psyché de ses premières armes au sein de Five Deez et de cette sueur électrisante des collaborations futures, et ce, notamment en compagnie de Spank Rock. Cependant, avant d'aborder l'existence sonore sous l'angle parfois obtus d'un Boom Bap survitaminé, Pase Rock a su marquer du sceau de l'intemporalité la catalogue extrêmement fourni des élucubrations virevoltant entre vibrant alto et snare sale et redisposer les éléments de ce facteur d'émancipation et dépoussière par la-même les clichés matraqués par le travail "copier-coller" de ses pairs.Et cette volonté parfois vécue comme inconsciente se voit seconder par dix doigts d'une féerie majestueuse du dit Nujabes. Là ou encore certains convolaient vers les cieux obscurantistes New Yorkais mis en exergue par les fines lames de Cannibal Ox et autres fiers soldats d' el-p et Def Jux, Hyde Out rivalisait encore d'ingéniosité, archéologues du sillon.
Par ici, il nous faut reconnaître la sensibilité du beat maker qui paraîtra absconde pour beaucoup sur les morceaux de bravoure sensorielle ( "Relax", " Sunrise intro") et témoignages d'une appréciation avant-gardiste ( " Post World").
On ne saurait conseiller l'obtention de cet opus que pour la simple et merveilleuse excuse d'enrichir, seul, un univers morne de sens, désert à l'aspect omniscient.


"Sunrise" et " Greymatter", clips "home-made":




www.myspace.com/thepaserock

chronique Flying Lotus " Los Angeles"

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Steve Elssund est un homme interstellaire, à part, chaque poussière d'étoiles, disséminées, se diffusent tout au long d'un Los Angeles, attendu, repoussé. Brillant est le qualificatif d'usage notamment lors de son premier 1983 aux allures d'apogée pour le jeune producteur. Atteindre le paroxysme si vite. trop vite? On s'y brûlerait les ailes.
Rythmiques concassées, fractures nettes des mélopées, on pense très viteau jeune Elssund assommé des structures dissonantes de Sun Ra. L'acidité d'une chambre au goût stellaire. Répétons-le.
Pour s'impliquer dans une épreuve de force, voyage aux confins du cliché.
Elssund a beau rivaliser d'ingéniosité, ce dernier n'évite cependant pas la redondance. Nul n' est prophète.
Le sort de l'album reste entre nos mains. Résident néanmoins ces morceaux extatiques, flirtant avec la résurgence post- Free Jazz ( "Something Stellar") concomitant aux preuves d'un downtempo latent et obscur ( "Roberta Flack" en compagnie de Duffy ou encore "Auntie's harp" sublimé par l'épouse de Daedelus, Laura Darlington).
Alors l'évidence nous pousserait à y entrevoir le cosmique, le doigt de Dieu effleurant le brillantisme.
Nul n'est prophète.
A force d'y entrevoir le génie à chaque coin, la quidam s'efface parfois devant l'usage de la simplicité. Cela égaiera néanmoins les nuits d'été. A la recherche de...



www.myspace.com/flyinglotus

chronique One Little plane " Sunshine Kid ep"

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Comme si cela ne suffisait pas. Kathryn Bint décline l'essai sonore sensible.
Proche de Kieran Hebden ( Four Tet, Fridge entre autres), aperçue sur le remix du très psyché " Melody Day" de Caribou en compagnie de Luke Lalonde et du dit Kieran, One Little Plane offre douceur et nonchalence.
S'il suffisait d'être sensoriel. Et bien ici, le qualificatif est égal sa peine. Comme pied de nez aux sirupeuses combinaisons guitare-voix maintes fois usitées, Bint exprime sans forcément expliciter.
Le soulagement et la plénitude enfin, embrasement contextuel sur ce " Sunshine Kid" et autres tels l'écho d'une non moins fameuse Joni Mitchell.
Il est étrange de soliloquer en sa présence fictive. Seul et entouré sans nul doute. Quelque part. La verdure comme voix de la simplicité. Encore faut-il la rendre florissante.
On évitera l'écueil du trop vite, trop beau, achetons...Il semble utile d'aborder néanmoins la quintessence, celle qui pousse Bint à phagocyter Mitchell, sans en être son parasite latent. Le conditionnement a du bon. Sans nul doute.


(cf interview)

http://www.onelittleplane.com

lundi 26 mai 2008

One Little Plane interview

L' attente lève enfin son voile de satisfactions. Comme promesse sur la fugacité du temps. Kathryn Bint répond d'un alias en dehors du temps, un goût démesuré pour Joni Mitchell mais puise son originalité dans l'immatériel. Contrée vierge de sens. Par delà même la frontière du cliché, de la facilité, Bint prône l'ouverture et s'en révèle en être l'actrice prépondérante.


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Pour ceux qui ne te connaissent pas, revenons en aux tout débuts. Il me semble que ces débuts sont en correspondance avec un certain Kieran Hebden ( Four tet, Fridge entre autres):
Oui et bien j'ai rencontré Kieran il y a quelques années par le biais d'un ami commun qui dirige un label aux Usa. Kieran a dès lors montré de l'intérêt pour mon travail et a voulu produire mon album.

Quel a donc été le but de l'enregistrement des ces trois premiers titres et par là l'idée derrière One Little Plane?
Je dirai que le but premier fut d'enregistrer ou plutôt de créer ces petites histoires me concernant moi ainsi que mon entourage. Ces même histoires, choses qui sont à la base de mon inspiration. Mon quotidien. Ces choses que je vis, entends ou encore ressens. En ce qui concerne l'idée derrière ONP, le tout vient d'un vieux cartoon de Disney. En réalité j'aime cette perception des petites choses capable d'en réaliser des bien plus grandes...tout comme l'idée de voler en fait...

Qu' en est-il de ton travail? On ressent la prépondérance d'éléments naturels dans celui-ci.
Je ne suis influencé par aucun type de mouvement, je dirai ...plutôt par bon nombre d'artistes compositeurs et chanteurs. Voilà ce qui m'inspire dans mes créations.


Nous parlions de Kieran Hebden un peu plus tôt..était-ce toi apparaissant dans la vidéo " You were there with me" de Four tet?
Ah oui en effet c 'est bien moi! Mais encore ici, cette vidéo n'aspire à rien de particulier. Le point de départ étant la spontanéité, sans vouloir faire allusion à un moment précis dans le temps.

Quelle est la plus belle manière d'aborder un jour de production...?
Je pense que le meilleur moyen est de laisser ces même choses guider notre inconscient, être là en corrélation avec ces dernières. Je pense être trop rigide sur ces petites choses si elles sont trop calculées, elles en paraissent inabouties après tout.

Choisir le format Folk...Serait-ce ce quelque chose qui a su copier le conditionnement?
J'ai toujours été attirée par ces musiciens capables de représenter au-delà du microcosme, de retranscrire le personnel afin de l' universaliser. Je pense de ce fait, que beaucoup de textes folks modernes réfèrent à la notion de vie en communauté. Qu'importe sa réelle nature.

Quelles sont ces différentes sources d'inspiration?
Je suis influencée par beaucoup de choses, entre autres...les livres, les gens, les arbres, la vie en plus particulier...en ce qui concerne le monde musical, j'ai toujours été une fan inconsidérée de Joni Mitchell, et plus particulièrement de ses premiers albums. J'y trouve une honnêteté et vulnérabilité incroyables, qu'il m'apparaît très difficile à atteindre encore aujourd'hui.

Une question généraliste pour vous. Comment définirais-tu la notion Beauté dans ta musique?
Je dirai, en utilisant les termes les plus simples...ce quelque chose qui vous touche, au plus profond du coeur.

La plus belle journée? La pire?
Etre ici avec ceux qu'on aime et évidemment à contrario être loin d'eux.

Qu'en est-il de ton futur? ( au moment de cette interview, Kathryn Bint était encore sans label)
Mon album sort le 30 juin prochain sur le label Text records et par la même occasion, je joue dans différents festivals cet été.

Une playlist..là ou la musique se mue en rêve.

Makes me wanna die - Tricky
Song to the siren - Cocteau Twins
Tomorrow is a long time - Bob Dylan
Flim - Aphex twin
All I want - Joni Mitchell


ONP cet été:

30 juin 2008 20:00
The Slaughtered Lamb London
3 juil. 2008 18:00
In store @ Pure Groove Faringdon
13 juil. 2008 20:00
The Gramaphone London
9 août 2008 20:00
Field Day London
15 août 2008 15:00
Green Man Festival Wales


en compagnie d'Ed Harcourt:

Welcome to our TV Show - March 08 [Part 1] Ed Harcourt &OLP



Four tet " You were there with me":






http://www.onelittleplane.com/

lundi 19 mai 2008

pauline croze interview

On peut lier les choses, parfois absondes. Aimer Flying Lotus, s'animer dans sa voiture et puis redescendre, le moment d'après. Se raviver près du feu. Rencontrer Pauline Croze. Quinze minutes d'une rencontre concrète. Aborder le monde sous un aspect tout aussi fécond. La vie selon une rêveuse. La matière change subitement, seul réside ce fond propre à beaucoup. Enregistrement.

La genèse de Pauline Croze....
J'ai commencé ma carrière en jouant dans une multitude de bars et autres, ce qui m'a fait rencontrer Anne Claverik qui était la manageuse à cette époque des Valentins ainsi que d' Etienne Daho. La maquette que je lui avais remise lui a beaucoup plu, la mise à l'oeuvre s'est fait automatiquement. De là, de nombreuses rencontres m'ont permise d'accéder à un niveau autre, des premières parties...cependant l'évidence n'était pourtant pas de mise, la recherche d'un label par exemple...le fait de l'avoir rencontrer m'a fait entrevoir une certaine fluidité d'évènements en fait. Avant tout cela, j'ai benéficié de la reconnaissance du public en ayant la chance de jouer pour les Transmusicales de Rennes, le CQFD des Inrocks, et puis bien sûr la séléction pour les Victoires de la Musique.

Justement tu parlais de remise de prix ou tout du moins de séléction. Accordes tu quelque importance vis-à-vis de ces dites "cérémonies"?
De réelle importance pas forcément. J' ai plus l'impression que les Victoires ne récompensent que le succès commercial au détriment même de la quintessence artistique, et ce, à l'opposé de prix tels que le prix Constantin. Mais cela n'engage que moi.

Te sens tu proche d'un ou plusieurs artistes sur la scène dite " actuelle"?
Disons que cet univers m'est assez lointain en vérité, de là fourmillent ces démarches qui le sont tout autant. Si je devais prendre en exemple un(e) artiste et l'originalité de sa démarche et bien je dirai Camille et son second album, le troisième ne m' a pas interpellé, tout du moins je n'ai pas pris le temps de m'en occuper. Néanmoins je trouve que la recherche de cette articulation sonore est riche de sens et prodigue un swing qui me plaît beaucoup.
J'ai travaillé également avec Arthur H. sur " baiser d'adieu" que je n'arrivais à terminer, on a beaucoup buté sur le morceau avant de le conclure dans la douleur.

Tu me sembles assez atypique dans le déroulement et la gestion de ta carrière, évitant le carcan qu'offre une célébrité trop fugace...j'ai été assez surpris de voir que tu t'influençais aussi de Wayne Shorter pour travailler tes vocalises..on peut aussi de poser la question de savoir si le tout n'est pas orchestré pour justement jouer la carte de la défiance face au consensus commercial?
Et bien ici c'est la vérité donc pas de problèmes. Ce que je recherche par dessus le tout c'est la rythmique parfaite, le groove...ce que j'aime et par la même occasion, mettre en exergue, c'est cette musique chaloupée, la boucle hypnotisante. Je travaille ainsi ma voix dans cette optique et les solos de Wayne Shorter sont une très bonne source d'inspiration, les tenues de notes, ces effets très fondus du son qui peuvent être très criards parfois.

En ce qui concerne les séances de composition?
Et bien ces dernières ont été totalement différentes sur ce deuxième album puisque je me suis refusé à composer sur le mode voix/guitare. Je suis assez limité par mon jeu de guitare, je tourne souvent autour de la meêm chose au bout d'un moment, j'ai donc dû essayer d'éviter tout cela en posant des sons de saxophone, de basse, instruments que je ne travaille pas trop voire du tout ce qui me pousse à ne pas avoir ces réflexes de composition que j'ai parfois avec ma guitare. Cette dernière n'est pas principale à la composition, le tout étant un gigantesque puzzle musical. D'ailleurs ce processus évite l'effet miroir avec le premier album je pense.

Cette légéreté dans la composition se retrouve-t-elle dans tes séances d'écriture?
Parfois un théme surgit, d'autres comme un "bruit qui court" a mis trois ans avant d'être achevé.

Existe-t-il une distanciation que tu mettrais autant sur scène que sur disque?
Je ne sais pas vraiment si je me pose la question de la disatance avec la personne qui va écouter. Ce que je sais c'est que j'écris pour moi, du coup je ne m'intéresse pas au ressenti de l'autre ou comment il ou elle va le prendre. J'essaie cependant d'éviter le nombrilisme en évitant les occurrences du "je, je, je" mais si cela fait du bien...après, je peux te parler de cette chaise c'est de l'égotrip peut-être plus hypocrite, mais on y revient toujours à soi ou alors tu es un très bon story teller et tu peux te permetter d'aller vers d'autres horizons artistiques. Je parle souvent de sensations dans mes chansons, dans le "bruit qui court", je ne voulais pas incarner ma propre personne avec mon propre vécu, le "je" que j'utilise est entrevu comme personnage de cartoon, et par la même occasion de relativiser cette rumeur qui ne cesse de véhiculer des images sur nous, de ces soit disants acquis qui s'effondrent à chaque nouvel album.

Oui, entre ces deux opus, de nombreux changements ont dû affecter ta perception des choses...
Par rapport au deuxième album, je me suis sentie plus confiante pour le porter ainsi que d'assumer mes envies. Au niveau du public, et bien il me semble moins acquis que sur les premmiers morceaux. Je pense que beaucoup d'entre eux se sont déjà détournés de mes titres, d'autres se montreront plus "curieux", mais la donne est toujoiurs assez évolutive.

C'est peut-être pas si mal d'avoir en face de nous des gens un peu plus à même d'évaluer son travail, sans l' élitiser bien sûr.
Oui, mais je pense que la simplicité est la meilleure des choses en soi cependant si on la calque à ce que l'on a fait auparavant, il est préférable de lorgner vers une certaine complication. Pour l'album, je n'avais pas d'inspiration sur des choses simples, et je rebondissais à chaque fois sur des schémas dont la simplicité me rappelait étrangement mon premier album. Pour moi c'est un mouvement permanent, la simplicité se nourrit de sophistication.

Je t'ai croisé l'été dernier sur Arte et son docu musical " Route 66" dans lequel tu apparaissais dans une reprise des Doors et "people are strange" en compagnie de Betrand Belin ce qui m'amène à cette éterbelle question: penses tu être l'écho d'un quelconque mouvement de cette époque et comment éviter le processus du "copier-coller"?
Oui bien sûr, les années 70 constituent pour moi une fascination énorme, la libération sexuelle, de créativité, mais en même temps ces mouvements communautaristes tranchent avec ma personnalité marquée par l'individualisme. Ces mouvements collectifs me fascinent parce que je sais que je ne suis pas capable de cela et je ne m'en sens pas l'héritière. Je me sens plus admirative de la liberté au sens large.
D'un autre côté, je suis attiré par les ce qui m'oppose, je ne veux pas me cantonner à ma petite personnalité. J 'aspire à travailler dans cet esprit communautariste, vraiment. Il ya tellement de vents contraires à cet esprit et j'admire ceux qui arrivent à repousser ses limites soi-disantes établies, en oubliant leur égo. Moi par exemple, j'aime que les mots que j''écris ne soient prononcés que par moi-même. D'un autre côté je fais partie d'une bonne structure, je ne suis pas toute seule à faire de la musique dans ma cabane...Finalement la résurgence des années 70 pourraient se retrouver dans le démantement des grosses structures et l'ouverture des labels sur des espaces tels que Myspace par exemple...ce qui est regretable dans ce système c'est que tout le monde y va pour y faire sa petite promo, on y dit " viens voir mon concert" et plus " j'aime ta musique ( ou autre ) pour telle ou telle raison".



merci à la Cartonnerie.


http://www.paulinecroze.com/



jeudi 1 mai 2008

daedelus interview ( première partie)

Penser aux déformations sonores chez son dermato. Aussi surréaliste que les virevoltes sonores d' Alfred Darlington. Autour d'un verre, on repense à la prédomination et l'écho de l'ère Victorienne, les relations conflictuelles avec l'autre, de musicalité beaucoup. Alfred Darlington. Homme à part. Comme si ce dernier avait omis la décadence, fruit pourri sur l'arbre générationnel.

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pourquoi et quand Daedelus?

et bien j ai commencé en tant que jeune musicologue, jouant de la basse, et fan bien sûr de culture jazz. J'ai commencé à collectionner beaucoup de disques, en premier lieu en tant que musicien, car je me prédestinais à devenir un musicien de studio. J ai commencé à jouer sur une basse 6 cordes mais n'étant pas très à l'aise je suis descendu d'un cran passant à quatre.
En 2000, j ai réellement commencé à embrasser l'idée de produire et je me suis mis en chasse de plusieurs sonorités qui me paraissaient être en adéquation avec mon univers expérimental, d'électro-acoustique,que mes parents possédaient à cette époque, tels que ceux de John Cage, en fait beaucoup de disques datant des années 50 et 60, Tangerine Dream, John Zorn tous ces artistes je les ai découvert bien plus tard parce que mes parents ne les avaient pas en stock en réalité. Enfant je fus "exposé" à une culture bien plus "rave", c est à dire la techno de années 92/93 ainsi que le son Britannique Hardcore. Je dispose d'environ de 2000 de ces disques. De ce fait, à cette époque je m'amusais à boucler musiques de films, bande originale de films, techno, breakbeat et de les fusionner. Sur le coup je ne me suis pas rendu compte de la folie de cette création ce n 'est que 8 ans plus tard que je me suis rendu de la portée de cette idée, lorsque j ai envisagé plus sérieusement l'idée de produire. Très vite je me suis rendu compte que personne ne l'avait fait auparavant.

Oui, ce qui prouve encore l'universalité entre toutes les musiques...et ipso facto la création de ton univers propre.

oui, l'universalité marquée en un temps précis, mais pour revenir à ça, je n ai pas essayé de créer "mon" style à cette époque. Je me rends compte qu' il est difficile d'échapper à sa propre nature.

comme un conditionnement...

exactement, une sorte d'expression de son enfance hormis ce fait important d'avoir été bassiste, le jeu en studio n'a rien à voir évidemment qu'avec celui procuré par l'utilisation des machines. Avec un instrument tout est tellement plus technique, alors que c' est en réalisant des erreurs que je réalise ma musique.

Revenons sur l'étymologie derrière ton nom, il est en réalité une symbiose à lui tout seul de beaucoup de références, prenons par exemple celle de James Joyce et de son " Portrait of the Artist as a Young Man"...ou encore celle des surréalistes et de leurs cadavre exquis ( " exquisite corpse" sur ninja tune en 2006)

oui d'ailleurs mon tout premier disque porte son nom ( " The Portrait of The Artist" sur Mush en 2000). J aime cette idée que comme beaucoup de ces mouvements artistiques que tu as cité, le spectateur se voit laisser des indices quant à un séjour imaginaire, et que ce séjour ne dépend que de la personnalité du spectateur, tu peux les guider d'une certaine manière mais en général, c est bien de leur choix dont il s'agit afin de continuer ce périple.
La référence la plus évidente contenue dans mon nom est bien sûr celle de l'inventeur Grec, Daedelus, père d'Icare, le plus grand d'entre les siècles, mais je dois souligner le fait qu'au delà de cette caractéristique, c'est également la facette tragique du personnage qui m'a attiré, ce qui renforce le mythe de ce personnage.
Pour revenir à James Joyce, ce monde incroyable, visionnaire, visuel de Dublin ( rappelons que James Joyce écrivit " Dubliners", "Ulysses" en ne se basant que sur des bribes de souvenirs d'enfance afin e restaurer l'atypisme de la ville de Dublin) ainsi que son aisance à utiliser une langue très simple finalement, en utilisant des déconstructions au niveau de la technique de narration; c'est bien là ce que nous tentons de faire aujourd'hui dans la musique, que ce soit du glitch ou peu importe. Pour être franc je suis un peu dyslexique, il m'a donc fallu du temps pour lire son oeuvre, mais j'aime être confronté à ce genre d'obstacles. Si tu prends James Joyce , on se doit de saluer cette utilisation fabuleuse du langage afin de restituer ce parallèle entre mélodie et signification ce qui me semble totalement perdu aujourd'hui dans la musique. Il me semble important de mélanger agréable moment sur la piste et pure réflexion.

Ce livre est également considéré comme une initiation. Considères-tu ton oeuvre en tant que telle?

et bien à différents niveaux. Si tu regardes les crédits de mes samples, tout est fait pour générer une certaine signification. J'ai réalisé un disque " Agent Agent" ou tout ce qui était samplé n'était que des bribes laissées ça et là pour l'auditoire, pour celui ou celle qui voulait découvrir ce qui se passait derrière ce mystère. De plus je suis très obsédé, ce qui peut paraitre idiot parfois, par le style Victorien et le Dandysme plus particulièrement, ces derniers avaient en effet cette idée de parcourir la ville, à la recherche de non pas ce qui était "nouveau"ce qui constituait une perdition totale de l'âme artistique) mais bien plus de découvir la nouveauté dans l'architecture, la peinture etc...que tout le monde considérant comme déjà dépassé. Ce qui trouve un écho plausible quant à l'appréciatino de la musique. Beaucoup de gens se voient perdus, contextuellement parlant de nos jours.
Je reviens sur le cadavre exquis que tu évoquais. Ce mouvement est important dans le sens ou il me semble retrouver une certaine importance aujourd'hui, cette abération qui nous entoure, le fait que nous soyons si "déconnectés" de la vie réelle...Prenons cette machine que tu tiens dans tes mains, il nous faudrait une existence entière pour comprendre son fonctionnement, ou encore une éducation spécialisée quant à son étude, il en est de même en ce qui concerne la culture musicale de certaine personnes. Etre "connecté" ne nous renvoit certainement pas à une connaissance suprême.
Je ne suis pas d'accord avec toutes les conceptions sur l'ancienneté et son appréciation artistique, j aime également le côté futuriste imprégné dans l'art lui-même. Le problème avec l'art visuel, est que ce dernier est fait pour très peu de gens en général, tout n 'est pas fait pour être vendu ou vu évidemment, mais la plupart du temps, cet art est réservé à un groupe bien spécifique d'"élitiste" alors qu' à contrario la musique se voit être destinée à un maximum de gens et ce, gratuitement afin qu'ils puissent l'expérimenter.
Les révolutionnaires musicaux parcourent les ondes. Tu peux te retrouver dans un pays du Tiers monde ou encore en Asie du Sud et avoir la possibilité d'écouter un morceau de Bob Marley. Bon, d'accord Bob Marley sonne un peu cliché, mais le concept réside en la simplicité et la propagation.
Il est difficile de vendre cet art visuel à la "masse" parce que ce n'est pas son but même.

Tu parlais il y a quelque minutes du style Victorien qui t'est cher, tel que les costumes Edwardiens et je me permets de rebondir sur ce principe d'anachronisme qui te caractérise.

Oui, je focalise plus sur le style qui se cache derrière les valeurs Victoriennes ce que beaucoup de gens confondent parfois en le limitant à ce style de costumes, en tout cas en ce qui me concerne.
J ai grandi d'une manière assez anachronique en fait. Lorsque tu repenses la révolution pré-industrielle, l'évolution dans les moyens de communication, le télégraphe, tout fut inventé dans une période très courte, alors comparé à cette période que nous pensons être celle de la Révolution technologique par excellence...ce moment précis trouve ainsi en écho en cette période contemporaine. Je reviens une fois de plus sur les Dandys: tout ce qu'ils réalisaient n'était qu' Art. La façon dont les chaussures étaient cousues se devaient de respecter un certain principe esthétique etc.
J'essaye donc d'incarner ce tout. Il est très difficile de faire en sorte au jour le jour, mais c'est un concept, et je m'efforce de représenter cet idéal musicalement parlant. Et c'est une des raisons pour laquelle je me moque gentiment de la techno, il existe de très bon dj's, mais qui malheureusement de poussent pas assez loin l'esthétisme que cette musique pourrait incarner. Je sais que pas mal de gens me contrediront mais bon...

Penses tu qu'il s 'agisse là d'un manque cruel de curiosité?

Je suis d'accord avec toi sur ce point cependant je pense que c'était plutôt de la responsabilité de l'artiste lui-même de laisser ou non ces bribes dont je te parlais auparavant et laisser aux auditeurs cet espace suffisant quant à leur émancipation. La position de l'artiste est une question délicate, beaucoup de mes amis musiciens vivent de que le monde moderne a engendré: la publicité. C'est une période assez troublante, vraiment. Cependant je considère que l'on est toujours le porte parole de quelqu'un d'autre.

Tu parlais de technologie, de la position des artistes, le lien se voit tout trouvé en l'utilisation d' Internet. Tu es bien l'un des seuls artistes qui soit encore "joignable" que l'on soit fan, journaliste, musicien, inconnu ou non.

On ne peut plus vivre selon les critères de l'industrie musicale des années 70 qui voulaient que l'on soit signé par une major, tout en nous laissant le temps suffisant de murir, le profit escompté n'arrivant que deux disques après suivant la manière dont on avait managé les différents deals proposés. Nous sommes tellement loin de tout ça maintenant. Aujourd'hui le fait de signer un contrat pour un album signifie faire du profit pour le label, sinon tout est terminé pour l'artiste. Ce qui est arrivé à beaucoup d'amis artistes qui n'ont jamais entrevu la moindre pièce. Nous sommes entrés dans une ère ou il n'est plus nécessaire de signer sur une major et de passer par le circuit traditionnel de distribution mais il sera plus difficile de réaliser un certain bénéfice. Dans les années 90, beaucoup de gens se sont enrichis dû au prix parfois rédhibitoire des albums, et c'est bien pour cela que le format digital, la gratuité va gagner je pense. Les gens ne veulent plus être abusés.
Le vent tournera et c'est grâce à Internet que des gens plus modestes comme quoi se retrouvent à tourner dans le monde, les grandes compagnies étant trop concentrées sur les Dinosaures de la musique et leur manque de clairvoyance paiera un jour ou l'autre. Certains de mes disques ne sont même plus distribués mais grâce à Internet les gens peuvent se les procurer. Et c'est mon but. Etre entendu. Si tu ne l'es pas, tu meurs. Il y a bien sur des avantages et des inconvénients quant à cela, la lassitude peut être atteinte très vite dû un nombre conséquent d'informations présentes, tu peux perdre beaucoup d'auditeurs si tu décides de changer de cap artistique mais là réside l'expression même artistique.

oui, l'expression même est ici la quintessence que tu soulignes...ce que Prefuse exprimait en son " expressing views is obvsiouly illegal".

Le fait que la musique soit en soi, pure, est une bonne façon d'exprimer tout ça. Je suis très content que le disque soit sorti mais on ne sait jamais le ressenti réel des gens, ils peuvent laisser des commentaires mais cela ne traduit pas souvent ce qu'ils en pensent, ce n'est souvent qu'une accumulation de mots sans forcement expliciter des émotions simples.

oui c'est un peu le problème qu'incarne myspace, les commentaires du type "merci pour l'ajout" expriment une certaine vulgarisation de l'expression même du ressenti musical.

Oui et ce problème tu peux le retrouver dans la musique en général. Il est très difficile de tomber sur cet auditoire capable de fouiller dans les moindres recoins du disque. Et je me considère comme chanceux si j en croise un ou deux en chemin. Mais et c'est pour cela qu' Internet est génial une fois de plus, c'est que cela permet l'accès à une multitude d'informations. Prenons Youtube, ma dernière vidéo a été visionnée par plus de 4000 personnes ce qui est génial en soi, bien sûr seulement deux milles d'entre eux l'ont placée en tant que "favori". Ce n'est pas un mauvais pourcentage, je te raconte cela pour souligner l'idée que cela n'a rien coûté et m'a permis d'être vu et entendu par beaucoup.

Tout en évitant cet écueil que constitue la Hype....quoique le problème semble difficile à cerner de nos jours.

Et bien cela peut fonctionner comme une bonne campagne publicitaire. Le fait de se revendiquer en tant que tel va attirer pas mal de personnes en plus c'est certain. Mais tout est éphémère si tu ne gères pas ta carrière en fonction de tes choix et de tes émotions.( ndlr d'oû l'éternel débat "hipster ou non?").
En ce qui me concerne je suis déjà content que mon disque sorte, de tourner. La plupart des labels balancent le single de leurs nouveaux poulains car ils ne pensent que sur le court terme. Quand tu prends Ninja Tune, il est tout de même difficile de perdurer en tant que label "traditionnel", chacun cherchant de nouvelles niches commerciales ou survivre ce qui explique pourquoi beaucoup de mes camarades font plus d'argent en tournant qu'en sortant leurs disques. Ninja tune a toujours essayé de promouvoir la diversité musicale.

Ce qui m'amène à te questionner sur un des prochains projets, "Long lost" que tu te prépares à sortir sur ce même label.

C'est un projet que j"enregistre avec ma femme ( ndlr Laura Darling). Je l' ai rencontré au Lycée, nos chemins se sont séparés puis retrouvés, nous venons tous deux d'une formation musicale classique. Ce projet me tient vraiment à coeur, Laura s'implique vraiment dans la composition, l'utilisation des ordinateurs. Cependant le côté acoustique sera plus mis en valeur. Dans le sens premier du terme, je dirai plus "pop". Nous essayons de retranscrire l'amour que nous nous portons. Les chansons ne tournent pas qu'autour de cela, ,nous essayons de la façon la plus honnête qui soit de retranscrire un maximum de choses mais à notre manière. Je ne sais pas si tu as la possibilité d'écouter les chansons disponibles sur myspace mais elles ne sont pas compliquées.

à suivre.....





http://www.myspace.com/daedelusdarling

hopper interview

Certaines villes offrent ce lieu communautaire auquel se rattachent, tels électrons libres, la quintessence artistique de chacun, comme pour muer, hybride musical. Tâchons d'éviter les clichés musicaux: les lieux communs attribués trop facilement. Simplement remercier. Jamais un abribus ne parut si réconfortant. Jamais la pluie Rémoise n'eût ce goût du Wisconsin.




Revenons sur les beaux jours ...la création du groupe...la genèse du groupe Hopper...est -ce une réminiscence d'un peintre fameux, en l'occurrence Edward Hopper? (peintre réaliste américain)
(jean)Dorothée et Aurélia ont commencé à faire un premier Ep qu'elles ont enregistré sur un 4 pistes, un disque s'intitulant "there is no place like home" assez difficile à se procurer suite à cela elles ont rencontré Romain, l'ancien bassiste du groupe (ndlr aujourd'hui remplacé par Jean-Yves, également bassiste du groupe Syd Matters) ainsi que moi même. Nos premières répétitions remontent à Décembre 99, par la suite un second ep " sunbelt", six mois après, le tout s'est enchainé très vite, concerts quatre mois après etc...Un premier album " A tea with D." Pour revenir au nom, cette lecture est possible tout comme Dennis Hopper.
Selon la police ce serait Edward Hopper et les manifestants Dennis.

Et justement chez Edward Hopper, le fait que ce dernier peignait les middle class américaines a été le déclencheur d'un certain affect?
(aurélia)En réalité l'imagerie de ce peintre nous correspondait plus, pas vraiment le fait que celui-ci s'attache à dépeindre les middle-class américaines, ces scénèttes quotidiennes..tout nous influence, on pourrait te dire ces briques, cet abri bus, les voitures. Contrairement à d'autres groupes, nous n'avons pas d'album phare, genre l'album culte du groupe...

Ce qui évite l'écueil du "si vous aimez ceci, vous aimerez cela..."
En général il faut toujours que les gens te mettent un chapeau avec deux lignes du genre qui résument le groupe ou encore une étiquette collée sur le cd, toutes les maisons de disque le font.
(jean-yves)De toute manière tu sens vraiment si les gens ont écouté le disque ou non en interview. C'est sur que pour Hopper, c'est très souvent Blonde Redhead qui revient mais lorsque cela change tu te sens quand même mieux. Quand le journaliste va repêcher un truc sur Internet c'est évident que tu le ressens et cela va à l'encontre de ce pourquoi nous sommes là.
(dorothée)Si tu prends nos voix à toutes les deux là encore il est difficile d'établir un lien, souvent dans un groupe on se rend compte qu'il existe toujours un membre dont le conditionnement culturel rayonne plus fort que celui des autres. Et de ce côté là, on s'en sort pas mal.

Votre position par rapport à votre position en tant que femme sur la scène rock?
Cela nous sert plus que cela nous dessert en fait, genre un mec peut nous prêter son jack plus facilement...Disons qu'avant il y avait moins de figure phares féminines ou en tout cas qui partageaient une identité tout à fait autre...maintenant le cliché à évolué je pense.

Et pour rebondir là dessus, cette approche féminine vous a t elle particulariser dans une approche sonore tout aussi particulière?
Il faudrait qu'on soit un homme pour pouvoir te répondre vu qu'on ne sait pas comment vous pensez par rapport à la musique.

(jean-yves) un mec ne réfléchit pas...

(aurélia)par exemple moi, j'écoute pas mal de filles mais rien n'est calculé, ce n'est qu'après ou je me rends compte que c'est une fille que j'écoute. On ne revendique rien de spécial par rapport à notre féminité en tout cas. On ne peut pas se prévaloir de ressentir les choses avec plus de sensibilité que quiconque, il existe une pleine démonstration d'artistes masculins qui ont fait preuve d'une sensibilité dont on serait incapable. Plus sensibles que Jean et jean-Yves tu meurs...par exemple.Je ne pense pas que cela ait un rôle prédominant au niveau de l'auteur. Si tu prends l'exemple de la chanteuse des Gossip, le tout est joué sur l'image, qui vient d'une scène particulière, riot girl en tout genre...ce qui fait partie de l'image de la région maintenant.

Venons en à l'album...deergirl....
On a travaillé beaucoup en amont, enregistré beaucoup de maquettes , puis nous avons contacté Ryan Hadlock, le producteur du dit objet. Nous avons eu de longs échanges. C'était un choix de notre part qui fut partagé par ce dernier. Il a réalisé un vrai travail de fourmi, décortiquant le moindre morceau, on appellerait ça "producteur à l'américaine" mais ce n'est pas forcément qu'un ingénieur son mais également un producteur qui participe activement à la réalisation de l'album.
(jean) par rapport à la composition, la plupart des morceaux sont issus de prises lives, de morceaux que l'on jouait déjà en live.

Etait-ce le désir de garder cette sonorité comme marque de fabrique de l'opus?
Nous n'avons pas joué la carte du disque arrangé etc...les morceaux sont pratiquement les mêmes que ceux joués précédemment simplement quelque petites retouches ont été réalisées. Le tout a été enregistré en un mois.

Justement la présence d' Hadlock a dû apporter une touche supplémentaire dans votre univers...sur votre jeu sur scène, ou le futur du groupe tout simplement.
Un travail précis, ultra professionnel...c'est sûr cela nous a apporté mais également dans le sens ou nous nous sommes dits que nous n'avions pas à rougir de nos compos et que nous pouvions nous donner les moyens de nos ambitions et rivaliser avec ces groupes qui ont partagé le même studio des années auparavant.
En ce qui concerne le prochain album, nous allons essayer une autre méthode, qui serait peut-être encore plus "live", sans forcément trop répéter le morceau et lui donner une certaine spontanéité...

Parce que le fait de travailler en amont comme tu le disais un peu plus tôt pourrait empêcher celle-ci de s'exprimer?
C'est un travail différent, il est vrai qu'on les avait beaucoup joué en live. Nous sommes assez curieux des différents process d'enregistrement et de composition. Le prochain album sera enregistré à Beijing je pense.

Et puis des projets solos...notamment Tahiti boy..
(jean)Un de mes amis qui joue déjà avec plusieurs formations sur Paris a pris quelque artistes autour de lui et du projet Tahiti Boy, dont moi...Jonathan Morali qui joue dans Syd Matters sera à la guitare et aux choeurs, ainsi qu' Antoine de Poney Poney..le bassiste de Tanger...on se retrouve à sept, le tout ayant été enregistré en live là également. Le tout sortira le 12 mai. Le fait de jouer sur Paris nous lie tous et nous met en situation de collaboration de manière plus aisée.




http://www.myspace.com/wearehopper

syd matters interview

On ne pouvait imaginer, non sans mal, Syd Matters poser ses valises lourdes de sens dans une contrée proche d'un monde à la féerie trafiquée. Voilà. Les extrêmes opposés s'attirent parfois. Jonathan Morali est ce type brillant, qu'on aimerait croiser, au fil de rencontres nocturnes. Sonder l'esprit aussi dense du groupe, illuminés au pays du non-dit, relève de ces moments fantomatiques que l'insomniaque reconnaît parmi tant d'autres. Panser le mystère et tâcher de ressentir, plutôt que de comprendre.



revenons-nous aux premières heures...
je viens en fait du mouvement home studio. J'ai commencé à écrire mes premiers textes comme beaucoup de jeunes passionnés par la musique et à enregistrer mes premières démos chez moi, par la suite je me sis détourné de mes études, étant étudiant en fac d'histoire (rires)... je me suis dés lors entouré de musiciens ( qui forment aujourd'hui le projet syd matters) en 2002. Depuis cette réalité de groupe nous a amené à considérer notre existence d'une toute autre façon, cependant sans jamais entrevoir une quelconque complexité quant à la nature du projet. Nous sommes ravi d'avoir eu la possibilité de sortir "ghost days" en janvier dernier mais nous ne voulons nous embêter avec de grands projets irréalisables. Je considère que toute ma vie artistique n'est qu'une suite d'heureux évènements, de coups chanceux et de rencontres en tout genre.

tu sembles accorder énormément à la spontanéité...
Oui, je pense encore que seule la spontanéité est la seule capable de retranscrire ces déstructurations. Comme je te le disais auparavant, nous n'envisageons notre musique que sous cet angle, l'angle de la non complexité. Je crois que finalement c'est la plus belle façon de résumer son vécu, ses expériences.

c'est un peu sur ce système que vous semblez avoir travaillé pour la bande originale de la " Question Humaine", processus qui n'est pas sans rappeler l" Ascenseur pour l'Echaffaud" de Truffaut et la bo signée Miles Davis...
Oui ( regard plongé dans un vide explicitant ces moments...ici, seule réside la "vérité"), de là à me comparer à davis ...mais bon sur le principe oui c'est exactement ça. En d'autres termes, s'enfermer dans une pièce tous les cinq et de voir ce que pouvait engendrer ce travail en groupe et se confronter à cet autre principe de production.

En ce qui concerne les Thématiques...
en l'occurrence il n'y pas vraiment de grande recherche dans mes textes, tu sais lorsque je regarde en arrière et me confronte aux textes que j'ai écrit, je me rends compte que j'utilise beaucoup de fois les mêmes mots, mais le tout est une expression là encore de mon vécu et je trouve inutile de vouloir expliciter ces derniers. Je n'en vois pas l'intérêt vraiment. La perte de contrôle est évidemment importante dans mon écriture, on peut se demander pourquoi encore je peux relier des choses ensemble qui n'en ont pas. Ensuite, l'utilisation de l'anglais me semble vécue comme nécessaire, cependant tu te dois de respecter ton environnement culturel, identitaire, en évitant l'écueil du conditionnement culturel. J'ai eu la chance de jouer dans des pays comme la Finlande et la Suède et j'ai eu l'impression que ce mimétisme culturel n'est pas le fruit unique d'une fermeture d'esprit à la Française. Je suis tombé sur des autochtones qui te réalisaient des titres folk, habillés à la texane et qui te lancent des grands " au revoir " en finlandais...(rires) je veux dire par là que c'est n'importe quoi et que ce principe d'agissement est ridicule, que tu vives en Ardéche, ou dans le Larzac tu te dois de respecter ton vécu afin de le retranscrire de la meilleure manière qui soit.

Finalement tes influences artistiques et littéraires...
et bien je dirai que ce sont ces gens qui aiment à résumer la création artistique par l'expression des sentiments. J'ai lu récemment la bio d'un ancien chroniqueur musical qui résume très bien cet état de fait. Il te réalise des chroniques en passant en revue chacun des titres par ces simples accroches " sur ce titre j'ai eu des frissons, et ensuite sur celui-là, j'ai eu envie de téléphoner à un tel", voilà la plus belle façon de résumer la musique pour moi, l'utilisation de la technicité, des phrases choc, moi ça me fait peur. Véritablement. Très peur.

Cependant il subsiste encore la tendance inverse...
Oui, évidemment. J'ai lu des papiers qui parlaient de notre album en clamant qu'il était bien écrit mais tournait trop en rond, que c'était toujours la même chose en fait. Je peux l'accepter c'est clair à partir du moment ou le papier est bien écrit, que le journaliste a prouvé son travail en amont. Tu sais la façon dont les journalistes peuvent détourner, voir appauvrir la réalité, qu'elle soit artistique ou non est assez atterrant. Ma copine est journaliste ce qui me donne la possibilité d'avoir accès à ce monde là. L'émission dont tu parles par exemple et ce qui c'est passé ce soir là....(silence interrogatif)...désolé mais...je pense que ce genre d'émission est assez avilissante, les deux journalistes se posent là comme une espèce de crédibilité désassumée, du genre "okay donc là si les gens se font défoncer c'est parce que ces deux là ont la connaissance absolue" la plupart du temps, tout est dit pour justement jouer ce rôle de réduction quant à la critique. De toute manière et je reprends ce dont en parlait tout à l'heure, c'est que seuls les passionnés subsistent dans ce métier. Mais bon je vais pas te dire que je ne regarde pas, évidemment que si (rires) ! Même la nouvelle star aussi, je me mets devant en me pensant être artiste maudit et incompris devant un monde totalement en inadéquation avec le mien (rires)....

Tes influences ...question basique pour certains...
non mais je pense que c'est normal au contraire. J'ai vécu dans un milieu parental ou l'on écoutait beaucoup les Pink Floyd, et puis les influences sont éparses, Thom Yorke, Nick Drake. Là encore je rebondis sur ce dont je te parlais plus tôt mais le milieu journaliste a peut-être trop tendance à minimiser la création. Du coup, ça me fait toujours un peu rire..." il y a de la guitare, là un chanteur un peu morose oui c'est sur, c'est le fils spirituel de Radiohead ou autre" .
(des étoiles quelque part) je suis toujours étonné de voir le niveau d'un groupe, toujours en totale évolution, quand tu prends le dernier album, il mérite totalement l'attention qu'on lui porte. regarde le jeu des rythmiques, c'est hallucinant cette manière qu'ils ont de toujours vouloir dénicher un nouveau jeu rythmique etc...d'être en perpétuelle recherche de nouveautés..J'ai vraiment l'impression d' entendre l'oeuvre d'un premier groupe. Comme s'ils avaient balayé d'un revers de manche leur passé discographique et artistique. C'est fou mais seuls eux sont capables de se mettre dans un environnement dérangeant pour y sortir des choses inconcevables.

Qu'en est-il de la scène dite "actuelle"? Tu as travaillé notamment avec Landscape il me semble.
J'ai travaillé avec H-burns récemment, c'est une personne qui a une vraie culture folk et musicale ( "how strange it is to be anything at all ?"), ce fut un échange très réussi dense humainement ainsi artistiquement parlant. Là encore, tout c'est fait par chance une fois de plus. Sinon effectivement j'ai travaillé avec Landscape sur un titre " someday"...ce dernier est très méticuleux , très cadré dans sa recherche musicale ce qui nous change c'est sûr (rires). Pour la petite histoire je n'ai eu aucune connaissance de son travail avant de le rencontrer.

Quelle est la résurgence de l'artwork sur la quintessence même de l'album..on pourrait y entrevoir un certain goût pour le naturalisme?
En fait, l'auteur de l'artwork est Jason Glazer que j'ai rencontré par le biais de Sebastien Schuller. Ce qui est plutôt réussi ici, c'est que nous n'avons strictement rien imposé, tout est le fruit d'un travail qui était déjà disponible, par exemple le centaure qui est partie intégrante de l'album et du clip, tout l'univers était déjà là. Ces éléments étaient ce que l'on cherchait afin de coller à notre univers, mais oui on peut l'appeler symbolique.

http://www.myspace.com/sydmatters

lundi 31 mars 2008

chronique why? " the early whitney ep"

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Indubitablement, les filiations musicales pourvoient l' inceste là ou elles perdurent pour certains. Chaque cas n'est point généralité. Dans la famille Anticon, Why? balaie le cliché de l'interrogation musicale. l'anti-conformisme pour cette jeune génération, point de chute pour un Ep surréaliste au mysticisme latent répondant au nom d'Early Whitney.
Le langoureux s'efface devant cette fusion idélogique, symbiose délicate, Why? parcourt son existence, par le biais de l'onirisme comme marque de fabrique. Rêver impose ses rêgles les plus formelles que l'on se doit de respecter .
Yoni Wolf se voit perpétuer la tradition familiale. Retrouve un disque dans la cave de la synagogue de son père et aime la poésie de mauvais goût. Jusque là, nous restons dans la communication. Celle des sentiments s'avère plus délicate.Bien. Yoni Wolf est un producteur atypique, migre ici et là, et ne semble jamais vouloir y (re)poser ses synapses ( travaillant en compagnie de Hood, Fog, DJ Krush, Boom Bip, Sole, Dept. of Eagles, et 13+God).
On pourrait se demander la cause d'une telle redite. S'apesantir sur le passé requiert parfois autant de réflexion etd'émotion que l'observation que de la vie nocturne de mon couple bancal de voisins. On y entrevoit ce que l'on veut. Les familles se rejoignent.
Why? contre mes voisins. Ou pourquoi trouver du sens, je frissonne d'ores et déjà.
Les déstructurations sont mentales et sensorielles, les claviers planants, les crescendos vocaliques, une loop de billet froissé. Le tout suffit à omettre l'addiction au trop "élitiste". D'ou cette particularité quasi destructrice qui aurait eu (?) raison de l'arachnée.
Le futur aura peut-être raison de ces heures passées. La contemplation en somme. Why?, fer de lance générationnel déjà dans le vide, comme inconnu, maléable, s'envole à la moindre brise. Les notes tenues ne suffisent plus. Ravivons donc à notre mémoire, les cendres de ces dernières, car deversées parmi les autres, fredonnées puis oubliées, on ne les entend plus comme vérité acquise. Un peu comme mes voisins s'écharpant, finalement. Les disparités ont du bon.

http://www.myspace.com/whyanticon

mercredi 26 mars 2008

interview prefuse 73 (reims octobre 2007-bonheur binaire 14)

Il est de ces rencontres teintées d'une magie certaine, ou l'on se réveille à demi éveillé encore, que cette rencontre bouleversera ce cumulus de choses entassées. Guillermo Scott Heren balaie d'un revers de pattern Mpc les idées préconçues jugées désormais futiles sur une musique devenue terrain de jeu pour journalistes en manque de superlatifs. Les yeux sont grand ouverts devant l’œuvre -peu médiatisée- du polysémique espagnol et l'on se teint devant la facilité du verbe. Plus aucune question ne se pose, car est entrée la réalité nue d'une musicalité sans précédent sur ses pairs. L'éloge pindarique se voudra résurgente ici, nul doute.



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Revenons sur la sortie de "preparations" qui s’avère selon moi bien plus facile d'écoute, était-ce une volonté de ta part que de te simplifier? Et quelle est donc cette idée qui t'a amené à juger de la sorte ?

Guillermo Scott Heren : l'idée derrière l'album? Et bien, visiblement...c’est une concentration sur la structure ...en fait je ne savais pas que j’allais sortir un double cd, une double version de l'album, j’ai pris plus de temps sur les morceaux, pour les structurer et surtout garder la majeure partie des origines du morceau tu vois ce que je veux dire? Essayer de me simplifier en fait…

Oui, plus de sons dits " basiques" en réalité...

Guillermo Scott Heren : Oui, exactement! Et je trouve que c‘est un concept plutôt cool de recréer ce que tu as samplé en amont. Tout ceci n’est inscrit nul part, parce que je pense que ce n’est pas le but des gens qui vont le vendre que de le faire, mais pour ma part, c'était vraiment de recréer cette source que je sample. C'est une reflection en arrière en quelque sorte...

Parlons de la part artwork qui joue un rôle prépondérant dans ton oeuvre, y a t-il un lien entre les différents artworks et les couleurs utilisées?

Guillermo Scott Heren : Et bien l'imagerie est importante c’est sûr, j’ai contacte Kim Hiorthoy afin de la réaliser bien que je savais qu’il était plus à l’aise dans des travaux plus minimalistes mais j'étais familier avec son travail et il a compris où j essayais de l’emmener,

Oui, c’est un peu le seul qui arrive à faire ça !

Guillermo Scott Heren : Oui tout a fait, je pense que tu peux faire des choses avec moi que tu aurais faites différemment seul, moins minimalistes, utilisant la technique du transfert, des méthodes artisanales, et je le connaissais pour ce genre de choses c’est pour cela que je l’ai choisi...

Qui est le type assis sur le vélo sur la cover de ton tout premier album « uprock narratives and vocal studies » ?

Guillermo Scott Heren : Le gars qui a designé le truc? Georgos Strade, sa femme vient du Nigeria et il a collecté une paire de photos durant un voyage...c’était quelqu’un avec qui on traînait a l’époque...

En parlant d’artwork, j’ai récemment vu la deuxième version du single " Class of 73 bells" en compagnie de Claudia et alexandra Deheza... je n’ai pas réussi à voir là ou le directeur voulait en venir, il y a bcp de références jetées ça et là..

Guillermo Scott Heren : La vidéo? Et bien nous avions bien en effet une toute première version...et elle craignait vraiment...c’était vraiment a chier mec...le directeur nous avait promis un gros budget, shot video et le tout s’est retrouvé être une espèce de blair witch project, les références sont éparses et terriblement visibles..genre ouais..un blair witch un peu flippant artistiquement...Claudia et Alejandra etaient tellement genées de faire ça qu elles ne m ont meme pas prevenues a quel point c etait embarassant pour elles jusqu au jour ou je leur ai dis " ok je viens de le voir, putain je suis vraiment desole" !et elles m ont repondu " putain c etait l enfer, on l a fait en pensant que ça allait etre bien et on l' a vue aussi..." en fait la video ne devait jamais sortir et le connard qui l'a sorti je ne sais meme pas qui sait, il l a mise sur youtube l autre jour..

oui en effet..mais elle a ete enlevee aujourd hui...

Oui et bien il va etre juge pour ça..et je veux toujours lui en parler parce que premierement j ai produit le titre et je n apprecie pas etre mis sur le net sans le savoir..ou meme youtube..juste.parce que tu es enerve par le travail bien meilleur d un autre realisateur..au moins la version officielle est bien mieux , elle integre les elements de l artwork dans la video..le mec qui l a realise l a fait a fait de son mieux en un temps limite parce qu il fallait acceler le processus...on etait deçu en fait parce que le mec qui a réalise la video des battles " atlas" etait indisponible pendant deux semaines donc il a fallu qu on choisisse quelqu un tres rapidement, en fait il y a genre trois realisateurs qui ont bosse dessus..c est dingue...mais le gars qui a balance la version pourrie sur youtube, je ne sais pas encore qui en est le réalisateur et je veux toujours lui parler!
mais je sais que la fille de workfilms est venue le voir genre " putain tu pensais a quoi la?" " c est pas seulement prefuse la...y a une collaboration avec un autre groupe! tu transgresses toutes les lois du copyright..tes complement dingue la!" le mec habite a ny il aurait pu m appeler chez moi et on en aurait discuter, serrage de mains et c est termine...enfin bref...

pourquoi as tu decide de sortir ton album plus tard aux usa?

Ah la j ysuis pour rien, je n ai aucun interet la dedans et je ne participe pas a ce genre de trucs je coopere juste avec la presse et c est tout...mais je me fiche de tout ce qui est date de sortie etc..

tu parlais justement de ta collaboration avec school of seven bells tout a l heure...et c est dingue mais la premiere fois que je l ai ecoute j ai eu l impression d ecouter du modulo mil?

qui?je connais pas...

genre psyche brésilien des annees 70..je ne sais pas le dire en portugais mec...

OH merde! oui Modulo1000...oui c est une belle reference...ils ne savent probablement pas qui c est...moi oui...putain mec t' as des pures references..je suis impressionne la! je pensais etre le seul a avoir acheter ce cd! c est interessant de savoir que quand tu l as ecoute tu as fait le parallele avec school of seven bells..je leur dirai tiens..et leur donnerai le cd...(interview du groupe à suivre dans les prochaines semaines)

bref, ..comment tu pourrais definir ce qui t a fait connaitre, en réalité ce que beaucoup de journalistes ont assimilé comme "cut up" en d'autres termes une certaine syncop attribuée à la rythmique pure et ces vocaux utilisés filtrés, maltraités à outrance pour obtenir un vif sentiment d 'arythmie. D'ailleurs, beaucoup de gens parlent de toi en tant qu inventeur de ce procédé..j ai rencontre un beatmaker français recemment ( wax tailor) qui me parlait de toi en ces termes " si il m'était donné la possibilité de lui poser une quetion et bien ce serait certainement sur cette technique qu il a mise au point et qui, malheureusement est devenu terme galvaudé par excellence car outrageusement utilisé par bon nombre de ses paires".

Ah et bien je n ai rien crée...c est juste que j ai puise une certaine inspiration, un melange de tout ce que j ecoutais a l epoque...comment dire...j essaie de transmettre qqchose et je ne voulais pas le faire de maniere trop visible...si tu prends le premier album il n y a aucune restriction quant a la technique, tout est coupé utilisant la technique du "chopped up", sans forcement la strucure de mes recents albums, certains vont le detester , d autres l'aimer davantage, mais a l epoque c est comme ça que j etais, inspiré notamment par mantronix, dj premier ( gangstarr) et sa façon de produire... ensuite tout cuter en general à l aide de scratchs basiques et combiner le tout avec ce que je savais faire afin de voir si je pouvais revenir vers mon morceau sans etre parasité...je devais me rendre compte de ce que je faisais.. en fait c est comme si tu chargais des tonnes de morceaux dans ton cerveau et que tu sortais le tout..sans accorder focement d'importance aux regles...

sur quel materiel travaillais tu?

A l epoque je n avais qu une mpc et un pc.

une 2000 ?

oui a l epoque il n'y avait pas d'xl donc c etait une 2000.

et maintenant?

je travaille sur toutes les generations de mpc. pour cette tournee c est une 2000 xl ...en réalité n importe quelle version me suffit...

tu parlais du net et de cette video mise sur youtube...tu as su ce qui s est passe pour radiohead?

non.

Et bien ils ont decide de sortir leur septieme album sur le net parce qu ils n ont plus de label...( en réalité EMI garde les droits de diffusion sur le reste du catalogue) et disons que les ventes sont assez impressionantes ( 1.2 m de copies vendues via le site web Waste en quelque jours).

Comment ça ils n'ont plus de label? *

oui, en réalité Emi garde les droits pour les anciens albums du groupe et s'apprête visiblement à sortir sur le marché un best of de ce dernier.

c est quoi ces conneries?? c est dingue la...

oui et donc jonny greenwood a recemment affirme que le but du groupe etait de pousser les gens a juger l art en fonction de leur argent..donc certaines personnes peuvent acheter l abum pour une bouchée de pain..
ils en ont vendu plus d un million en deux jours et le bilboard britannique refuse de les enregister car " vendre son album sur le net ne le rend pas pour autant eligible"..

c est tellement affligeant que je ne sais pas quoi rajouter...

et concernant la musique sur internet tu en penses quoi?

je touve que la decision du groupe d'aborder la promotion d'un album de cette manière est assez hallucinante, surtout qu ils n'ont plus de label maintenant mais ce qui ne les empêche pas de se dire " nous n'avons plus de label cependant nous n'allons cesser d'arreter de faire progresser notre art"..Et pour revenir sur l'album, j'ai pu écouter quelque titres à Chicago lorsque j'ai joué au Rough Trade.

oui il est assez brillant...

oui au depart je me suis posé la question de savoir ce que c'étai et quand j ai entendu la voix je me suis dit " ah c est le nouveau radiohead j imagine"...Le fait que rien ne soit marketé est assez remarquable , les gens peuvent faire leur propre jugement..c est brillant, l album est sortit, les gens peuvent l acheter facilement, il y a une vraie communication avec eux, et comme tu l as dit les ventes en sont un signe..c est genial comme principe...

oui d un autre côté c est radiohead..

oui c est vrai mais meme, j ai le plus grand respect pour ça...

Question peu originale mais qui mérite cependant d'être posée, ta playlist de ces derniers temps?

et bien...(regard dans un flou total)...pourquoi tout le monde bloque sur ce genre de questions? (rires) ok, pour resumer tout ça..en ce moment je suis entoure de mes amis ( notamment Wajeed) donc j ecoute leurs compos et puis aussi le dernier josé gonzales que j adore..

le dernier voice?

oui le dernier voice of the seven woos.,le dernier kanye west aussi...oui je l ecoute depuis deux mois deja..et je reste encore impressionné par sa marge de progression.

mais d ailleus en parlant de ça qui est le type dont tu as mis la video sur ta page myspace et qui reprend le dernier kanye?

oui c est. zach galifianakis...kanye a eu cette idee brilliante de coproduire cette video mais c est serieux ..et j ai trouve que c etait hilarant de faire ça...cela marque un changement , meme sans budget tu peux etre ultra creatif ...et cela peut attirer pas mal de gens qui ne savent meme pas qui e st kanye! le fait de reunir deux univers totalement differents de cette maniere, c est hallucinant je touve.


tu as differentes identites artistiques la quelle te sied le mieux? dans quel projet te sens tu le plus a l aise?

et bien j essaie de traiter chaque projet de maniere egale, avec le meme sens d intensite. ils me representent de la meme maniere.

tu es tres proche de nobody? a quand remonte ta rencontre avec lui?

au temps ou tous les deux nous bossions en tant qu ingenieur du son, nous avions les meme gouts et nous sortions nos disques a la meme periode, on connaissait notre travail, je ne me rappelle pas de la maniere dont nous nous sommes vraiment rencontres mais vraisemblablement durant le milieu des 90's. on s est tout de suite mis a se telephoner pendant des heures.. c est un tres bon ami.on a tourne ensemble de nombreuses fois avec savath y savalas, prefuse etc...c est vraiment un producteur et un musicien de talent..qq de tres bien...

donc au moment de la sortie de " soulmates " de nobody?

oui a cette epoque, tres juste.

y aura- t- il un futur album de la correcion entre toi et nobody?

et bien nous avons pas mal de travail en suspens. Nobody vit sur la cote ouest moi sur l est, il travaille sur son nouveau projet blank blue ( en compagnie de Nikki Rada) et est tres occupe avec ça. et je ne me souviens meme pas de la derniere collaboration dont nous ayons parle faudrait lui en parler il joue demain a paris avec moi...paris est loin d ici?

genre 130 bornes. tu mets une heure pour y aller environ.

demandez lui, il est tres sympa.

tu as vecu a barcelone pendant qq temps et maintenant tu vis a new york. quels sont les aspects socio culturels qui te manquent le plus aujourd hui?

culturellement parlant aux usa c est assez terrible, tout est pourri..c est pas un mystere on a le gouvernement le plus pourri et corrompu de la planete et je parle des trucs plus visibles genre les guerres, george bush, c est facile de parler de ça et de dire que c est un idiot a la tete d un gouvernement corrompu mais je parle la du systeme de securité sociale ainsi que la façon dont les gens pauvres ne sont plus pris en charge par la societe beaucoup de gens ne savent pas que parce qu il a investi enormement d argent pour des conneries les gens sont delaisses.le plus triste c est que je ne sais pas ce qu il va réellement se passer et ce, même si le gouvernement change, j ai lu dans les journaux qu il n y aura pas grand changement et que les us sont en train de s effondrer a l interieur meme. tu ne peux pas continuer a te detruire et esperer aller mieux un jour un peu comme l heroine "genre ok je vais mourir de toute quelque manière que ce soit, si je continue à ce rythme ", pour résuumer ma pensée.. les us sont totalement addcits a ce genre de conneries.

meme si les democrates passent?

au niveau de la structure certaines choses changeront mais je ne vois personne qui a les couilles de retirer les troupes en irak, je pense que la situation a tellement dure que personne ne questionne cet etat de fait, je prie vraiment pour que cela puisse se terminer un jour. parce que je ne crois pas en les promosses faites par les dirigeants.

tu sais on partage un peu la meme situation ici...

oui et pour revenir dessus meme si de nouvelles lois sont votees sur cuba etc...mais j ai lu dans le village voice que certaines lois sociales votees par l administration bush ne seraient pas enlevees par hillary clinton ; il n y en a qu un qui se leve contre ça...et je doute qu il soit elu car je ne peux predire l avenir.la situation est plutot peu rassurante; on est quand même censé faire de notre mieux en ce qui concerne le social et prends soin des gens, c est bizarre tout ça.
alors compare a l espagne...mec ...y a pas de comparaison! partout dans le monde meme si le gouvernement est pourri ici il le sera toujours moins qu aux usa c est sur.

à propos de ton label eastern developement? quelle sa genese? tu as reussi a avoir de nombreux artistes tels que eliot lipp, daedelus, a cloud mireya...

et bien on a eu cette idee lors d une soiree genre " faisons un label artisanal, investissons de l argent et sortons ces disques" le but n etait pas de faire de l argent et a devenir riche mais sortons du carcan impose par les labels et offront la possibilite a ces artistes d etre entendus, ces memes gens qui nous filent des demos a l hotel et que tu ecoutes sur on protable tu te dis " putain faut le sortir ce truc, c est terrible".
c etait le concept initial...mais bon se rend compte que bcp d artistes veulent faire partie du label attendent enormement d attention, plus de distribution et la je leur dis " he! je fais ce que je peux".
notre truc c est le cote communaute et aider des artistes amis ceux qui sont rejetes sont rejetes parce qu ils ont tort dans leur conception du label...genre a poser des questions
" combien tu me dois la?" " mec qu est ce que tu racontes t en as vendu que 400!!"" j ai paye de ma poche"...
donc ca a commence comme une communaute d amis mais les choses sont rendues plus difficiles a cause de ça.maintenant je travaille qu avec les gens tres proches.je suis moins pris par ça ..tout le monde etant occupe a autre chose..

on parlait d'a cloud mireya , le projet psyche folk que tu as realise avec claudia deheza..comment ça s est passe?

c est la mere de mon enfant (regard pétillant que seuls ces doux rêveurs ont parfois. bigre)...on se leve et on decide de faire un morceau ensemble...on ne se concentrait pas sur la production mais juste sur le fait de realiser de jolis morceaux, des choses positives..le projet est ce qu il est et je pense qu il en restera la. on a ete mal distibue a un moment donc pas mal de gens n ent ont jamais entendu parler..mais quand je le reecoute je me dis que c est vraiment ce que nous voulions faire a ce moment la.

j ai entendu dire que tu as jete pas mal de titres..aurons nous la chance de les ecouter un jour?

je pense que claudia veut se concentrer sur son nouveau projet school of seven bells maintenant et ne pas s ennuyer avec ça et puis moi, en ce qui me concerne, je suis trop occupe pour le moment...mais il se peut qu un jour on se retrouve a sortir certains vieux morceaux qu on a vraiment aime. comme le projet piano overlord qui n allait jamais sortir et qui finalement s'est vu offrir une place de choix quant à sa parution (ndlr:album comportant de savants remixes des alliés de choix count bass d et daedelus) ...je me dis que c est une bonne chose que de l avoir sorti. il ya pas mal de morceaux qui restent à l'état de projet chez moi, et qui peut etre un jour sortiront...mais bon je suis trop occupe...

parlons de ta collaboration avec ghost face killah( wu tang clan) et el p ( ex company flow aujourd'hui patron de l'écurie def jux ) sur ton album surrounded by silence et le titre "hideyaface"? ..comment s est deroulee cette rencontre si rencontre il y eut?

et bien ça s est fait plutot facilement! genre tu veux le faire ou non? tous deux sont des gens ouverts, ils donnent l impression d etre deux entites plutot que des artistes, ils sont totalement differents aussi et ne veulent pas stagner donc je me suis dit je vais les aligner sur un meme morceau, morceau surlequel d'ailleurs je ne vais pas non plus trop m attarder je vais juste les entendre sur ce morceau et voir ce qui se passe. le but c etait d aligner deux de mes mcs preferes, federateurs, maitres dans leurs categories et cependant totalement differents, je ne voulais rien prouver de special, juste essayer, certaines choses marchent plus que d autres selon moi mais la ça valait le coup.

tu as recemment travaille avec twigy, artiste japonais, sur son nouvel opus " akasatana"?l as tu chois parmi d autres?ton art est il mieux apprehende au japon qu ailleurs?.

en fait c est lui qui m a choisi, j ai du apprendre a le connaitre, ce mec est une star au japon il rappe depuis les 80's avec boredom, il est venu a la maison et a choisi les morceaux qu ils preferaient et j en etais surpris car il ne choisissait jamais les plus faciles ce qui prouve qu' il voulait faire qqchose de completement original.c est un tres bon mc, une personne enorme, il faisait partie du crew de krush a une certaine epoque.
on ne s est pas laisse limite par le fait que nous ayons deux cultures differentes et donc deux manieres de parler different, la phonetique joue un role important au depart on est un peu decontenance mais a l ecoute de qu il fait on sait qu il a du talent.
et donc il est evident que la rencontre etait facile vu le talent de ce dernier.
En ce qui concerne ma musique au japon...c est de la speculation que de dire si je ressens plus d'appreciation ou non dans tel ou tel pays, j essaie simplement de ne pas me fixer de règles et de ne pas me freiner quant à l'appréciation différente de chacun.


* le groupe mythique d'Oxford voit desormais son album sortir sur Tbo records en Amérique du Nord et XL recordings ( déjà distributeur du "Eraser" de Thom Yorke) pour le reste du monde.


La suite sur http://www.hiphopcore.net/.

merci à phara d'hiphopcore.net et à la cartonnerie.

lundi 24 mars 2008

chronique savath y savalas "apropa't"

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Un article pour exprimer l'amour de l'autre. Un album pour la considérer à notre regard opaque.
Six ans se sont écoulés depuis le retour de Guillermo Scott Heren de sa terre natale d' Espagne et de la cosmopolite Barcelone. Un séjour ou la linguistique Espagnole se maria non sans heurt auditif en compagnie de sa colocatrice et musicienne Eva Puyuelo Muns.
Apropa't se voit encore peu reconnu par l'oeil du critique chronique. Un craquement dans l'archétype culturel.
On voudrait se confondre en excuse pour la rédaction d'une telle élégie pour un album considéré comme défunt aux oreilles de l'autre. Tout est perfectible. Enfin presque.
On aimerait lui recommander, qu'elle reconnaisse le fait. On se confond dans un univers ouvert aux représentations diverses. D'ou l'inquiètude.
L'évolution technique est un parallèle évident aux imbrications arythmiques de son chef d'orchestre. Manana étant l' Ep prédecesseur,comme prophète d'une nouvelle donne. Il s'agit et ne sera plus.
C'est avant tout la rencontre entre ces deux protagonistes, maîtres d'oeuvre d'un onirisme vécu comme latent. On se replonge apaisé, les yeux mi-clos sur un blacon ensoleillé, bercé par une miévrerie que seul l'autre ne pourrait que comprendre.
La barrière du langage survint comme obstacle, qu'en est-il des mélopées, succints frissons mais neanmoins resonnants comme echos d'une verité nue. Savath y savalas n'est cette histoire que seul l'autre pourrait entrevoir, encore faut-il fermer les yeux. Dormir sur ce fait accompli d'une beauté retrouvée.
Dès lors, les miriades de couleur se diffusent au fur et à mesure des strates, moins alambiquées que les précédents opus, dépeignant une oeuvre aux confins de la facilité, lorgant adroitement sur une fresque pré-romantique comme seul l'autre se devrait de comprendre.

www.myspace.com/savathysavalas1

dimanche 16 mars 2008

interview school of seven bells

School of Seven Bells ( ou encore SVIIB) aime Mayakovsky, Frida Kahlo, les horizons apparents et les surfaces dissimulées ainsi que le principe de la photosynthèse et enregistre son album, sous la manoeuvre de Guillermo Scott Heren. Tout un programme pour cette toute formation ( à peine deux ans d'existence) regroupant Benjamin Curtis ( ex- Secret Machines), Claudia et Alejandra Deheza ( ex-On!air!library!) résident dans le quartier cosmompolite et bouillonnant de Brooklyn. Il va s 'en dire que cette simple résidence suffit à expliciter l'ouverture d'esprit des trois fantasques acteurs d'un mouvement tout en couleur, sans omettre leur qualité de fantôme sonore d'un mouvement artistique pas si poussièreux que ça.
Entrevue épistolaire et numérique en compagnie du tiers du groupe, Alejandra ( Alley) Deheza. Record.


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Revenons sur les prémices de cette combinaison...
ah, la bonne vieille époque...Claudia (Deheza) et moi-même jouions dans un groupe intitulé On!air!library! qui rejoint à l'automne 2004, les groupes Interpol et et Secret Machines durant leur tournée. Benjamin (Curtis) jouait dans Secret Machines à cette époque. D'ou notre rencontre musicale et humaine. Nous avons quitté le groupe afin de commencer l'aventure School of Seven Bells ( ou encore SVIIB). En réalité , la nature de cette séparation est simple, j'écrivais à cette époque de nombreuses choses qui se devait de trouver un nouveau contexte quant à une possible émancipation.

Nous avons eu la chance de rencontrer Prefuse 73 et nous sommes tombés d'accord sur le fait que votre formation ressemble étonnament à ceux qui ont parsemés le paysage sonore brésilien des années 70 notamment Modulo mil..en tout cas en ce qui concerne vos premières sorties audios, ce qui m'amène à expliciter ma seconde question sur votre etat d'esprit lors des premières séances d'enregistrement, nous vous savons très proches de ces mouvements, était-ce prémédité de votre part d'incarner une certaine résurgence?
et bien lorsque tu joues une version alongée en live d'un titre (peu importe lequel), tu te dois de faire face à cette mise en assemblage d'ingrédients, et ce qu'importe l'émotion première qui t'a poussé à composer et rejouer. Un jour, une ville, des rêves tous différents comparés à ceux de la nuit dernière...affamé(e), fatigué(e, ivre, songeur (euse), .....pour résumer le tout je dirai que jouer en live joue un rôle important dans le développement des compositions sonores et de l'architecture vocale.

qu'en est-il de la tournée Américaine en compagnie de Blonde Redhead?

Tourner en leur compagnie a été la meilleure chose vécue, à la vue de leur qualité de musiciens.Mais hormis cette caractéristique trop évidente, disons que Kazu fait cuisine le curry comme jamais, Simone peut te réparer un feu arrière en deux secondes et qu' Amadeo peut te prendre au ping pong des heures entières. En ce qui concerne l'Europe et de possibles tournées, et bien nous croisons les doigts pour que cela puisse se matérialiser un jour.

" Todo es color"?
" Todo es color" est en fait tirée d'une chanson de Lolé y Manuel. Ma soeur et moi-même avons une vraie passion pour la musique Espagnole, les instruments utilisés, les polyrythmes mis en avant...cependant je dois concéder que la culture Espagnole n'est pas l'unique à m'influencer au quotidien, tous les types de culture nous poussent à continuer sur notre voie.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas ou peu, comment résumer votre style musical, entrechoquant ordinateurs et leading vocaux féminins là ou beaucoup de groupes s'y sont un plus perdus au fil du temps.
Je dirai que ce n'est pas à moi de la définir. De plus, je pense que définir quelque chose est anti-créatif. Cela met automatiquement des limites quant à un travail que l'on pensait évolutif.

Pourquoi cette signature sur un label Anglais ( Sonic Cathedral pour la sortie de "my cabal")? est-ce un choix...ou du domaine de l'obligation commerciale?
Et bien nous avons sorti quelque titres pour un label Américain auparavant mais n'avons aucune obligation envers quiconque et nous nous sentons libres de signer là ou bon nous semble.

qu'en est-il du projet parallèle qu' à mené Claudia en compagnie de Guillermo Scott Heren? Nous avons entendu parler de pistes laissées de côté par ces deux acteurs.
Et bien A cloud mireya n'était juste un projet parallèle sans impact escompté (cf interview de prefuse 73), et malheureusement je n'ai pas eu connaissance de ces dits morceaux. ( rappelons ici que l'interessée n'est évidemment pas Claudia Deheza mais bel et bien sa soeur).

Pour terminer, pourrais-tu me donner une liste de cinq titres qui ont contribué à votre évolution artistique et musicale?

(ici, choix d' Alejandra Deheza).

Robert Wyatt "Alien"
Muslimgauze "Mint tea with Gadaffi"
PiL "Four Enclosed Walls"
Snoop Dogg "Sexual Eruption"
Seefeel "Plainsong (sine bubble embossed dub)"

http://www.myspace.com/schoolofsevenbells



mardi 11 mars 2008

chronique prefuse 73 "preparations"

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On ne pourrait aisément résumer, en quelque lignes réductrices, l'oeuvre désormais monolithique de Guillermo Scott Heren. On ne pourrait l'affubler de ces quelques néologismes visant à représenter l'essence même de ce qui nous pousse encore à rêver: le ressenti, ce monde doté d'expériences parallèles que le beatmaker dévoile dans ce dernier opus.

Hormis un fond fidèle à la nature musicale desaxée, Herren négocie un tournant bien plus classique sur un deuxième opus, proche de ses compositions fantasques sur Savath y Savalas et des débuts en tant que Delarosa and asora. Six années se sont écoulées. La longévité semble aller de paire avec une certaine redondance. Bien sûr, une certaine objectivité pousserait le dit rédacteur à reconnaitre une fatigue exprimée le long de la douzaine de titres, de ses bidouillages divers marques d'un travail qui n'a de nom que l'erreur. L'on reste néanmoins scotché à l'écoute de "Pomade suite version one" ou encore du "Class of 73 bells" en compagnie du combo psyché School of Seven Bells ( vestige d 'On! air!library! des soeurs Deheza et de Secret Machines).

Herren confie cependant le peu de succès esperé quant à la vente du second projet, décrit par l'intéressé comme "nouvelle musique classique". Là se pose le problème quasi générationnel reflété par le compositeur multi facettes...s'accorder la pénitence d'un monde nouveau ou les barrières sonores volent en éclat à chaque caisse claire jouée trop "late", s'accorder la perception d'un groove bien plus métallique. Un dilemme certes pour la plupart.

Alors bien sûr, le travail sur la voix est toujours d'une implacable perfection ( "I knew you were gonna go", "Girlfriend Boyfriend"), le cut-up, surtout, contrôlé magistralement, s'impose comme trait caractéristique, cependant le côté plus pragmatique nous pousse à formuler une conclusion un peu en demi-teinte, un album que l'on offrirera comme mélange subtil entre "Surrounded by Silence" (vivement critiqué car bien trop surchagé en collaborations diverses) et "Security Screenings" (paroxysme atteint par Herren en 2006 sur Warp Records).

Une réécoute s'impose dès lors, une lutte pour mieux comprendre et surtout pardonner. "Preparations", ce bijou ciselé, maintes fois de mes mains s'est échappé.


myspace.com/prefusion1973

myspace.com/gshprojects101


prefuse 73 était en France en Octobre dernier, notamment à Reims et Paris. Petit reportage signé Batofar en compagnie de Dj Nobody et Tez ( entre autre, beatboxer de Spleen et Coco Rosie).