lundi 10 mars 2008

chronique juana molina " son"

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L'ubiquité se conjugue à la mode Hispanisante. Faison fi des combos salvateurs Savath Y savalas, Blank Blue ou encore School of Seven Bells. Prefuse n'a nullement le monopole de la bonne pensée, et dans le royaume trop rose paillete sur doublure stratifiée verte étoilée, la blondeur ne nous fait entrevoir que ce qu' elles désirent nous faire croire.
Fille du tanguero Hector Molina, jadis actrice de la scène adulescente Argentine, se voit pourfendre ici les clichés d'un folk considéré bien trop souvent comme ultime cure et rempart face au déperissement du paysage sonore.Le syncrétisme s'affiche dû aux résonnances d'une expression latente de nostalgie enfantine. Se replonger dans les turpitudes de son enfance peut se révéler muet de créativité. Les arcs en ciel se font miroir de la lassitude ou d'un sourire fugace. Le paradis n'est plus du verdoyant d'antan et se fane jour après jour. Molina n'en explicitera pas les raisons. Futiles en cette heure. Fermer les yeux.
Le freak folk estampillé Molina au cours de ses deux derniers opus ( Segundo et Tres Cosas, Rara n'étant disponible que dans son pays natal) se rallient à cette mouvance psychédélique des années 70, comme regard embué sur un passé du bien-être, quelque part jonché entre les FolkLords , San Francisco, et autres Bridget St John.
Le catalogue est incomplet, la liste non exhaustive. L'écho de Molina est amplifié par ses sporadiques intrusions de la machine, là ou cette dernière se veut l'expression du Tumulte. De cette dérive du moi, Molina s'extirpe non sans excès. La facilité de la rêverie peut agacer certains.
Le monopole du retour sur soi s'inscrit differemment et le fantasme se vaut d'être vécu.
On pourra utiliser des terminologies très diverses quant à sa nature même, charmante symbiose entre acoustique et electronique. On retiendra bien plus la vision décalée d'une artiste sur les agressions du quotidien. La suspension est d'ores et déjà marque de fabrique pour l'artiste, entre ville et champ, souffrance et apaisment. L'oxymore incarné.
Dans Tres Cosas, cette dernière concèdera:
"le soleil paraît une boule rouge, qui parfois me mouille avec la chaleur... au matin, par la fenêtre je vois comment il s’asphalte, le bruit m’assaille le cœur... je regrette avec douleur cette rue grise et stérile. Où est-elle l’herbe ? ni feuille sur le chemin... le ciment est mon destin." Là ou le paradis n'est plus....


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